Games of Thrones : Le Trône de Fer

Cyanide a écrit:A Game of Thrones (AGOT), le jeu de rôle, vous emmène au cœur d’une aventure épique au ton mature en parallèle de l’œuvre originale, et vous place au centre d’une toute nouvelle intrigue.[...] Cette aventure originale, montée en chapitres, vous emmènera dans les complots les plus retors des grandes familles de Westeros.
Pris dans l’engrenage du Jeu, saurez-vous en comprendre les rouages ? Et méfiez-vous, au jeu des trônes, l’on gagne ou l’on meurt.

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Bien, histoire de ne pas contredire cette réputation que je commence à gagner de gameuse finie (hein Loukoum ?), voici ma critique et mes avis en ce qui concerne la dernière adaptation en jeu-vidéo en date d'une série de romans qui s'est fait connaître ces deux années passées via la série télévisée éponyme de HBO, rédigé alors que je suis près de finir le jeu.

Difficile de décrire les expectatives comme les réserves de la part des fans ou simplement des gamers face à un tel titre : d'aucun connaissant la série via la série voir également les livres sont en droit de craindre une mauvaise adaptation, quand les autres peuvent être lassés par la qualité discutable de certains autres RPG en ayant déçu plus d'un. C'est encore pire quand on se trouve être dans les deux cas. Un écran titre plus tard - dont la musique se trouve être le générique d'ouverture de la série - on se retrouve plongé après une longue, très longue, scène de dialogue dans la peau d'un certain Mors Westford, l'un des meilleurs éléments de la Garde de Nuit. On nous demande alors de nous rendre au terrain d'entrainement histoire de rosser quelques nouvelles recrues, dissimulant au passage un simple tutoriel sur le système de combat du jeu : On appuie sur pause, on choisit ses capacités pour peu qu'on ait assez d'énergie, et en avant Guingamp. Ce court passage révèle d'ors et déjà un défaut qu'on trainera tout au long du jeu : le choix d'un tel système en pause active/temps réel (surtout que le temps ne se fige pas, il se ralentit simplement) provoque très vite une gestion assez fastidieuse pour ne pas dire bordélique des combats ... surtout qu'il ne m'a pas semblé possible de réorganiser sa barre de capacités. Sans parler d'une idée certes réaliste et originale : de votre arme dépend le type de dégâts que vous infligez, apportant un bonus de dégâts de 15% non négligeable. Ainsi tranchant/perforant/contondant correspondent respectivement aux types d'armures que l'on peut croiser en face cuir/maille/plaque. Lorsqu'il faut gérer non seulement ses capacités mais également le choix de la bonne arme, on ne s'en sort plus, dès lors qu'il y a un bon paquet d'adversaires en face. Bon, l'originalité sauve la sauce et on finit bon gré mal gré par passer outre, trop curieux de connaître la suite de l'aventure. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les créateurs ont su écrire un scénario à l'image de la série : rien n'est vraiment téléphoné (à moins que vous soyez un tel briscard qu'on ne vous la fait plus !) et on est souvent surpris par la tournure des événements. Là où le bât blesse, c'est la narration en chapitres en cliffhangers ... à savoir qu'au début du jeu on commence avec Mors, puis sans vraiment crier gare on se retrouve ensuite avec Alester Sarwyck, et on saute plusieurs fois de l'un à l'autre, cassant le rythme de la narration de façon abrupte. C'est fort déstabilisant pour ne pas dire agaçant à la longue. D'autant plus que le scénario est totalement original : s'il se base sur certains éléments importants (Jon Arryn en main du roi, Robert Baratheon comme roi, Cersei Lannister en tant que reine, ...) on reste totalement étranger à la trame que l'on connait dans la série. Ceci étant, l'immersion étant des plus réussie, c'est avec plaisir qu'on parcourt les forêts enneigées du Nord ou les ruelles de Port-Réal. Ajoutez à cela des pages de codex qu'on peut obtenir en fouinant un peu partout et on apprends l'essentiel à connaître sur le monde qu'on arpente : Familles, lieux, événements, ... même s'ils ne servent pas toujours à l'intrigue. On regrettera cependant des zones relativement petites et cloisonnées : tel chapitre doit se dérouler dans tel endroit, plus ou moins grand, il n'en reste pas moins qu'on est loin de la liberté de mouvement d'un The Elder Scroll, frustration attisée par le fait que la série donne vraiment envie de visiter tous les coins possibles et imaginables de Westeros, et au final on n'en voit guère qu'une demie-douzaine ... N'espérez pas saluer la famille Stark à Winterfell ou souhaiter tous vos vœux de bonheur et plein de petits dragons à Daenerys. D'ailleurs des têtes "connues" vous n'en croiserez que deux ...
Et sinon peut-on le qualifier de bon RPG ? La réponse est mitigée : Les personnages progressent via de l'expérience et des niveaux, modèle connu de nombre de RPG. Libre à vous de choisir vos caractéristiques, capacités, etc. Par ailleurs si on appréciera de pouvoir diriger un minimum la majeur partie des dialogues et de pouvoir faire des choix qui auront parfois une importance longtemps après, on s'agace vite d'une réalisation verbeuse, très verbeuse, trop verbeuse. À tel point qu'on finit par passer les dialogues pour peu qu'on lise suffisamment vite ... Quant à la rejouabilité du soft, cela dépendra essentiellement de votre curiosité en ce qui concerne les autres classes pour voir un gameplay relativement différent, ainsi que de constater l'impact de choix différents sur l'évolution du scénario ...

Pour résumer le tout : Essai plutôt transformé de la part de Cyanide, le soft est assez fidèle à la saga de romans de R.R. Martin. Il vous faudra tout de même passer outre plus d'un défaut pour aller jusqu'au bout du jeu. Quinze à vingt heures devraient vous suffire, c'est très loin des performances des références du genre que sont Dragon Age - Origins et The Elder Scroll.